Un·e historien·ne de l’art, un·e curateur·trice,un·e critique d’art nous présente une œuvre de son choix, la décrit, l’explique, la déplie dans son contexte d’émergence et de fleurissement. Une focale sur ce qu’une œuvre peut dire, promettre et susciter…
L’œuvre décrite est visible ici : www.moma.org/artists/72286#works
Pour visualiser l’œuvre, c’est ici www.koregos.org/fr/valentine-pige…ies-bruxelloises/
L’œuvre est ici : www.markmanders.org/works-a/shadow-study-2/
Pour visualiser l’oeuvre: fr.wikipedia.org/wiki/Les_Bulles_…douard_Manet.jpg
Pour visualiser l’oeuvre:
hl-projects.com/artists/29-emmanu…e-xxi-vegas-2019/
www.artspace.com/emmanuel-van-der…pture-xxi-vegas#
Pour visualiser l’oeuvre: blog.slate.fr/wp-includes/ms-fil…aunay_Sonia_08.jpg
𝐃𝐨𝐫𝐨𝐭𝐡𝐞́𝐞 𝐃𝐮𝐯𝐢𝐯𝐢𝐞𝐫, curatrice au BPS 22, nous parle de 𝐵𝑎𝑟𝑏𝑎𝑟𝑎 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑏𝑜𝑖𝑠 (2015), un film de Nicolas Clément et Barbara Massart, autour duquel gravitent photographies et créations textiles. Un agencement est proposé au 𝐁𝐏𝐒 𝟐𝟐, jusqu’au 3 janvier 2021, dans l’exposition 𝑳𝒂 𝑪𝒐𝒍𝒆̀𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝑳𝒖𝒅𝒅, dont Dorothée Duvivier est curatrice.
Dans l’exposition « Tomber en Amour » (Maison des Arts de Schaerbeek)sont exposées 2 oeuvres de l’artiste belge Edith Dekyndt
lamaisondesarts.be/tomber-en-amour/
1/ 𝑇𝑜 𝑃𝑒𝑒𝑙 𝐴 𝐵𝑎𝑙𝑙, 1997
2/ 𝑃𝑟𝑜𝑣𝑖𝑠𝑜𝑟𝑦 𝑂𝑏𝑗𝑒𝑐𝑡 02, 2000
Sur scène, Doreen Mc Pherson explique la mise en oeuvre du dessin. Nous la voyons également au travail (Whitechapel films / Intoart, 2020) intoart.org.uk/film/whitechapel-…doreen-mcpherson/
En 2014, l’artiste belge 𝐅𝐥𝐨𝐫𝐢𝐚𝐧 𝐊𝐢𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 (°1988) tombe par hasard sur une carte postale reproduisant une sculpture de Jacques de Braekeleer (1823 – 1906) intitulée L’attente (c.1860). Elle représente une femme nue, assise, tenant un enfant dans les bras. Elle semble attendre, l’air pensif. Elle est renseignée comme appartenant aux collections du Musée de Bruxelles. Cette reproduction suscite une série de démarches d’approche, de recherches et d’écriture qui feront l’objet de deux expositions 𝑂𝑢𝑡 𝑜𝑓 𝑜𝑓𝑓𝑖𝑐𝑒, à Eté 78, en 2017; et « … », en 2020, à la MAAC. Florian Kiniques nous parle de ce processus de création dont l’attente est la substance…
En prémisse à la conférence programmée le 31 mars sur la série des Transparences de Francis Picabia (iselp.be//fr/conferences/beaux-monstres), Delphine Florence nous parle de Mardi gras (Le Baiser) 1924-25.
L’œuvre décrite est visible ici: deuxieme-temps.com/ff1e49a624640a6…14423be5055fe3/
Vous pouvez retrouver Delphine Florence sur notre Soundcloud avec les archives de ses conférences sur:
la grotte Chauvet: bit.ly/36CkPuI
Mike Kelley: bit.ly/3ayaZei
« La forêt métaphore des foules »: bit.ly/2Lf9F7u
https://soundcloud.com/iselp/d-florence-pica
Enfant prodige de la génération des minimalistes américains, Eva Hesse s’est éteinte précocement en 1970, à l’âge de 36 ans. Elle laisse derrière elle une oeuvre riche de près de cent sculptures qui associent rigueur et sensualité, cérébralité et intuition. C’est le cas d’Accession III dont nous parle Virginie Mamet, historienne de l’art (Université Libre de Bruxelles, Art contemporain), guide et conférencière, attachée au service éducatif des Musées royaux des beaux-arts de Belgique. Son mémoire de fin d’études portait sur les sculptures souples de TAPTA.
L’œuvre décrite est visible ici: antronaut.net/post/183381647412/…nd-polyester-resin
Appartenant à la collection du SMAK (Gand), 289 𝘰𝘦𝘶𝘧𝘴 fait partie d’un ensemble d’oeuvres précédant les plaques thermoformées et la création du Musée d’art moderne, département des aigles (1968-72). Plus qu’un balbutiement approximatif, cette période des « oeufs, des moules et des pots », « objets délaissés par les ménagères » est une matrice essentielle où se joue le rapport entre les mots, les choses et les images dans une volonté de donner « tournant réaliste » à l’héritage de Magritte.
Explication par Delphine Florence, historienne de l’art, conférencière, intervenante régulière à l’Institut (voir playlists 𝘡𝘖𝘖𝘔, 𝘊𝘩𝘢𝘯𝘨𝘦𝘳 𝘭’𝘢𝘳𝘵, 𝘵𝘳𝘢𝘯𝘴𝘧𝘰𝘳𝘮𝘦𝘳 𝘭’𝘦́𝘤𝘰𝘭𝘦, 𝘓𝘦𝘴 𝘖𝘳𝘢𝘨𝘦𝘴)
L’œuvre décrite est visible ici: smak.be/fr/collectie/de-smak-collectie/152
En 1973, Robert Filliou (1926 – 1987) proclame le 17 janvier jour anniversaire de l’art. Il en célèbre le million et dixième anniversaire en transformant la « Neue Galerie » d’Aix-la-Chappelle en lieu de célébration. Nul objet d’art, nulle exposition. Mais libations, festivités, gâteau. C’est là un des signes de l’équivalence entre art et vie.
« Voici un million et 10 ans ART était VIE, dans un million et 10 ans il le sera encore » écrit notamment Filliou à ses « amis », les invitant à célébrer l’anniversaire de l’art, sans art…
Nous en parlons avec Valentine Verhaeghe, en charge notamment des archives de Robert Filliou et Michel Collet, poète et performeur, professeur en art et Sciences Humaines
Entrevue: Laurent Courtens – Lectures: Alexandra Geraci – Son et montage: Sami Boulares
Illustration: Le geste de l’admoniteur, visuel de l’exposition éponyme sous commissariat de Septembre Tiberghien, galerie Archiraar, Bruxelles, 2016. Copyright : Gilles Ribero
Dans la foulée de l’anniversaire de l’art, nous publions une lecture complète de l’histoire chuchotée de l’art écrite et une première fois interprétée par Robert Filliou en 1963.
C’est Alexandra Geraci qui prête sa voix à l’exercice, nous autorisant l’édition du premier enregistrement du texte par une voix féminine…
Son et montage: Sami Boulares
Illustration: Le geste de l’admoniteur, visuel de l’exposition éponyme sous commissariat de Septembre Tiberghien, galerie Archiraar, Bruxelles, 2016. Copyright : Gilles Ribero
Entre 1964 et 1968, l’artiste américain Paul Thek produit ses 𝘛𝘦𝘤𝘩𝘯𝘰𝘭𝘰𝘨𝘪𝘤𝘢𝘭 𝘙𝘦𝘭𝘪𝘲𝘶𝘢𝘳𝘪𝘦𝘴, aussi appelés 𝘔𝘦𝘢𝘵 𝘗𝘪𝘦𝘤𝘦𝘴. Ce sont des moulages de membres humains ou des copies illusionnistes de morceaux de chair, montrés dans des dispositifs très « high tech » évoquant le minimalisme. C’est une entreprise de contamination de la neutralité sérielle et de l’ébriété Pop. Une contamination par la chair, le mort et le vif, la trivialité la plus crue et le fétichisme religieux. « 𝘘𝘶𝘦𝘭𝘲𝘶𝘦 𝘤𝘩𝘰𝘴𝘦 𝘥𝘦 𝘵𝘳𝘦̀𝘴 𝘥𝘦́𝘴𝘢𝘨𝘳𝘦́𝘢𝘣𝘭𝘦, 𝘥𝘦 𝘵𝘳𝘦̀𝘴 𝘦𝘧𝘧𝘳𝘢𝘺𝘢𝘯𝘵, (…) 𝘲𝘶𝘪 𝘥𝘦𝘷𝘦𝘯𝘢𝘪𝘵 𝘴𝘦𝘳𝘦𝘪𝘯 » dira Paul Thek lui-même
Pour nous en parler, Tristan Trémeau, docteur en histoire de l’art, critique d’art, commissaire d’exposition, professeur d’histoire et théorie des arts à l’Esad TALM de Tours et à l’ARBA-Esa, Bruxelles.
Paul Thek, 𝘜𝘯𝘵𝘪𝘵𝘭𝘦𝘥, 1966-67, série des 𝘛𝘦𝘤𝘩𝘯𝘰𝘭𝘰𝘨𝘪𝘤𝘢𝘭 𝘙𝘦𝘭𝘪𝘲𝘶𝘢𝘳𝘪𝘦𝘴.
Cire, bois, métal, cheveux, plastique, peinture et plexiglass avec perruque et tissu. 17 x 51,5 x 17 cm. Watermill Center Collection.
Pour voir l’œuvre, c’est par ici : bit.ly/3Mboa5M
Formé à l’architecture, au design et à la sculpture, Willy Kessels (1898 – 1974) s’est surtout distingué comme photographe. Ses images les plus connues sont ses lectures vives et dynamiques de bâtiments modernes, plus encore ses photographies de tournage du film 𝘔𝘪𝘴𝘦̀𝘳𝘦 𝘢𝘶 𝘉𝘰𝘳𝘪𝘯𝘢𝘨𝘦, réalisé par Henri Storck et Joris Ivens en 1933.
Clémentine Davin nous présente l’un de ces clichés, tout-à-fait emblématique du film culte tourné par Storck et Ivens. Mais le parcours de cette image est également caractéristique de l’étrange cheminement politique de Willy Kessels. Avec d’autres photographies de tournage de « 𝘉𝘰𝘳𝘪𝘯𝘢𝘨𝘦 », 𝘖𝘶𝘷𝘳𝘪𝘦𝘳𝘴 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘦 𝘵𝘦𝘳𝘳𝘪𝘭 est en effet parue dans une revue fasciste, l’un des nombreux indices de la rupture collaborationniste de Kessels, complaisance (voire conviction) qui lui valu d’être condamné après la guerre.
Son œuvre dès lors entra dans la zone grise du refoulement collectif et du déni.
Clémentine Davin est historienne de l’art et critique d’art. A l’occasion d’un stage au Musée de la photographie de Charleroi, elle a initié un dépouillement et une analyse du fonds Kessels dans ledit musée aussi bien qu’au FoMu à Anvers.
Voici le lien d’une reproduction qui permet de mieux saisir l’atmosphère de l’image dont nous parlons (2ème visuel) : bit.ly/3HpPlJj
Et pour aller plus loin : bit.ly/3mWmAKE
En 1956, à Tokyo, à l’occasion de la deuxième exposition du collectif d’artistes japonais Gutaï, Saburo Murakami (1925- 1996), se pose devant une suite de châssis verticaux couverts de papier kraft. Il se concentre, fait le vide. Puis, en l’espace d’un bref instant, traverse les cadres en déchirant le papier. Cela se nomme Passage. Il en reste une photographie devenue culte, prise par Kiyoji Ōtsuji. Pierre Arese nous parle de cette action, qui est aussi la conception d’une œuvre pérenne, d’une peinture.
Pierre Arese est historien de l’art et s’est intéressé de près au groupe Gutaï ces deux dernières années. On lui doit par ailleurs la conception de deux rubriques de podcasts de l’ISELP : Le Pop Corner – Echos du futur et L’art au poing.
Voir la photographie : elephant.art/iotd/saburo-murakami-passage-1956/ www.artspace.com/magazine/art_101…zero-group-52526
De 1953-55 jusqu’à sa mort en 1967, l’artiste américain Ad Reinhardt se consacre à la production de quasi-monochromes noirs, peints à l’huile, « all over » (sur toute la surface de la toile). Ces toiles sont variablement intitulées 𝘉𝘭𝘢𝘤𝘬, 𝘈𝘣𝘴𝘵𝘳𝘢𝘤𝘵 ou 𝘜𝘭𝘵𝘪𝘮𝘢𝘵𝘦 𝘗𝘢𝘪𝘯𝘵𝘪𝘯𝘨𝘴. Ces apparents monochromes sont le fruit d’une lente et délicate stratification de couches de couleurs, organisées sur le schéma d’une grille.
Pour nous en parler, Jean-Philippe Theyskens, historien de l’art, guide-conférencier, intervenant régulier à Jeunesse et Arts Plastiques, attaché au service éducatif des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.
Lien vers l’image: www.moma.org/collection/works/78976
Après la seconde guerre mondiale, l’oeuvre de Magritte connaît un succès commercial aux Etats-Unis, grâce à l’activité d’Alexandre Iolas à la Hugo Gallery (New York). Cette période est associée à une suspicion de compromission du peintre de même qu’à un affadissement de son œuvre. Rien n’est moins vrai, aux yeux de Julie Waseige, qui nous en fait la démonstration à partir du tableau 𝘓𝘦𝘴 𝘷𝘢𝘭𝘦𝘶𝘳𝘴 𝘱𝘦𝘳𝘴𝘰𝘯𝘯𝘦𝘭𝘭𝘦𝘴 (1952) aujourd’hui conservé au San Francisco Museum of Modern Art.
Voir l’œuvre : www.sfmoma.org/artwork/98.562/
Julie Waseige est historienne de l’art (ULB) et s’est spécialisée dans l’étude du surréalisme belge. Entre 2013 et 2016, elle a travaillé comme chercheuse et collaboratrice scientifique aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles). Sa recherche s’était portée sur la période du Magritte à ses cimes, après la deuxième guerre mondiale.
Depuis 2017, elle poursuit ce travail de recherche à titre indépendant en étudiant le surréalisme belge et, plus particulièrement, la vie et l’œuvre de Magritte. Plusieurs éditions, plusieurs expositions (Lugano, Helsinki, Skarhämn, Milan, Florence, Séoul), bientôt un film qui sortira en automne 2023, c’est dire qu’elle est la personne toute indiquée pour nous parler de Magritte.
Entre 1938 et 1961, Marcel Duchamp fut invité par André Breton à concevoir la scénographie de cinq expositions internationales surréalistes. Celle de 1942, à New York, est devenue pour ainsi dire mythique du fait de la photographie du réseau de fil arachnéen qu’y a tissé Duchamp. Margaux Van Uytvanck nous fait entrer dans le détail de cette exposition et de ses intentions. Plus généralement, elle aborde la complicité entre Duchamp et les surréalistes.
Margaux Van Uytvanck est historienne de l’art, assistante chercheuse et doctorante à l’Université Libre de Bruxelles. Son mémoire de fin d’études portait sur les scénographies surréalistes de Duchamp.
Pour voir l’oeuvre commentée : icaphila.org/miranda_posts/his-…xhibition-history/
C’est une grande toile toute d’ocre, toute minérale. La fosse d’un zoo, l’appareillage de briques et de ciment qui environne une existence animale et la dispose à notre regard. La bête – une lionne – pourtant apparaît à peine, comme si elle se camouflait dans ce décor hygiéniste censé évoquer le monde sauvage, la savane.
Cette peinture de Gilles Aillaud (1928-2005) appartient à un vaste ensemble de représentations de zoos. Ce qui s’y joue n’est pas un prolongement anachronique de la peinture animalière, mais bien l’examen critique d’un dispositif de relation entre l’homme et l’animal, d’une organisation du regard et d’une mise en scène du vivant.
Dans cet entretien, Delphine Florence nous explique les subtils ressorts de cette oeuvre réaliste et analytique, autant que sensible et empathique. Elle est le fait d’un peintre qui fut aussi l’un des animateurs du Salon de la Jeune Peinture au moment où celui-ci voulait actualiser la question de l’engagement révolutionnaire des artistes. Avec ses complices Eduardo Arroyo et Antonio Recalcati, Gilles Aillaud se rendit également coupable d’une forme de crime de lèse-majesté en représentant, sur plusieurs panneaux, une fiction d’assassinat de Marcel Duchamp. C’est 𝘝𝘪𝘷𝘳𝘦 𝘦𝘵 𝘭𝘢𝘪𝘴𝘴𝘦𝘳 𝘮𝘰𝘶𝘳𝘪𝘳 𝘰𝘶 𝘭𝘢 𝘍𝘪𝘯 𝘵𝘳𝘢𝘨𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘥𝘦 𝘔𝘢𝘳𝘤𝘦𝘭 𝘋𝘶𝘤𝘩𝘢𝘮𝘱, 1965…
Delphine Florence est historienne de l’art, enseignante, attachée au pôle pédagogique du Wiels. Elle s’intéresse en particulier au réalisme. Elle est intervenue à de nombreuses occasions à l’ISELP. Vous pouvez l’écouter sur notre soundcloud notamment dans cette rubrique ZOOM (12e épisode : Francis Picabia, 𝘔𝘢𝘳𝘥𝘪 𝘎𝘳𝘢𝘴 (𝘭𝘦 𝘣𝘢𝘪𝘴𝘦𝘳) – 14e épisode : Marcel Broodthaers 289 œ𝘶𝘧𝘴)
Pour voir une reproduction de 𝘓𝘢 𝘍𝘰𝘴𝘴𝘦 : mba.rennes.fr/en/the-museum/the-…illaud-la-fosse-38
𝘝𝘪𝘷𝘳𝘦 𝘦𝘵 𝘭𝘢𝘪𝘴𝘴𝘦𝘳 𝘮𝘰𝘶𝘳𝘪𝘳 𝘰𝘶 𝘭𝘢 𝘍𝘪𝘯 𝘵𝘳𝘢𝘨𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘥𝘦 𝘔𝘢𝘳𝘤𝘦𝘭 𝘋𝘶𝘤𝘩𝘢𝘮𝘱 : www.lankaart.org/2020/01/vivre-et…cel-duchamp.html
Etrange chose que cette scène champêtre, apaisée, solaire, qui se présente à nous comme une grisaille ou une photographie. C’est pourtant bien une peinture, à l’huile, soigneusement exécutée par Louis Pion (1851-1934), à l’appui d’une riche documentation photographique.
Inscrit au cœur du mouvement moderne, Louis Pion deviendra directeur de l’Académie des Beaux-Arts de Tournai et conservateur du musée des Beaux-Arts. La peinture 𝘓𝘦 𝘨𝘰𝘶̂𝘵𝘦𝘳 𝘢𝘶 𝘤𝘩𝘢𝘮𝘱 fait partie d’un cycle décoratif plus vaste envisagé pour l’hôtel de Ville de Tournai. S’il ne verra pas le jour de son entièreté, cet ensemble a cependant généré de nombreuses œuvres.
Pour nous en parler, Magali Vangilbergen, historienne de l’art et conservatrice au musée des Beaux-Arts de Tournai. A ce titre, elle a récemment conduit une recherche sur Louis Pion qui donnera lieu à une édition publiée par le musée.
Louis Pion, 𝘓𝘦 𝘨𝘰𝘶̂𝘵𝘦𝘳 𝘢𝘶 𝘤𝘩𝘢𝘮𝘱, 1891. Huile sur toile. 85 x 130 cm
Entrevue : Laurent Courtens Prise de son et montage : Sami Boulares Illustration: Le geste de l’admoniteur, visuel de l’exposition éponyme sous commissariat de Septembre Tiberghien, galerie Archiraar, Bruxelles, 2016. Copyright : Gilles Ribero
Ce n’est pas une œuvre à proprement parler dont nous parle ici Anne Reverseau mais d’un mur d’images élaboré par l’écrivaine Helène Giannecchini à l’occasion d’une résidence à la Villa Médicis en 2018-2019. Evoluant tout le long de la résidence, ce mur a accompagné et nourri l’écriture du premier roman de l’écrivaine, 𝘝𝘰𝘪𝘳 𝘥𝘦 𝘴𝘦𝘴 𝘱𝘳𝘰𝘱𝘳𝘦𝘴 𝘺𝘦𝘶𝘹 (Seuil, 2020, La Librairie du XXIe siècle).
Soigneusement construit, le mur d’images trônait au-dessus du bureau d’Hélène Giannechini au fil de l’écriture du livre. Le mur n’est pas le livre, mais il est constitue une substance invisible, par ailleurs consigné par l’écrivaine, en compagnie du manuscrit final.
Cette figure indécise a été exposée (et reconstituée) auprès d’autres murs d’images d’écrivain.e.s dans l’exposition conçue par Anne Reverseau et Jessica Desclaux pour le musée L (Louvain-la -Neuve), en 2024.
Intitulée 𝘔𝘶𝘳𝘴 𝘥’𝘪𝘮𝘢𝘨𝘦𝘴 𝘥’𝘦́𝘤𝘳𝘪𝘷𝘢𝘪𝘯𝘴, l’exposition faisait suite à la publication d’un livre édité, en 2023, aux Presses Universitaires de Louvain : 𝘔𝘶𝘳𝘴 𝘥’𝘪𝘮𝘢𝘨𝘦𝘴 𝘥’𝘦́𝘤𝘳𝘪𝘷𝘢𝘪𝘯𝘴. 𝘋𝘪𝘴𝘱𝘰𝘴𝘪𝘵𝘪𝘧𝘴 𝘦𝘵 𝘨𝘦𝘴𝘵𝘦𝘴 𝘪𝘤𝘰𝘯𝘰𝘨𝘳𝘢𝘱𝘩𝘪𝘲𝘶𝘦𝘴 (XIXe-XXIe siècle). Par Jessica Desclaux, Anne Reverseau, Marcela Scibiorska et Corentin Lahouste.
Anne Reverseau est chercheuse FNRS et professeure de littérature à l’UCLouvain.
Entrevue : Laurent Courtens
Son et montage : Sami Boulares
Lecture : Alexandra Geraci