Alors que les lieux de légitimation de l’art contemporain – musées, galeries et centres d’art – n’ont jamais été aussi nombreux, les pratiques visant à introduire des œuvres contemporaines dans des lieux patrimoniaux se sont multipliées au cours des dernières décennies. À l’occasion de ce cycle de cours, Camille Hoffsummer, historienne de l’art et doctorante, retracera l’histoire de cette rencontre depuis les années 1960 jusqu’à nos jours.
Qu’il s’agisse de palais, de châteaux, d’églises, de musées d’art ancien ou encore de sites industriels, l’insertion d’éléments contemporains dans ces lieux chargés d’histoire s’effectue selon des modalités variées : réinterprétation d’œuvres, d’objets ou de documents ; réorganisation ou (re)contextualisation des collections ou encore insertion d’œuvres contemporaines pour amorcer un dialogue – ou une confrontation – entre le patrimoine d’hier et celui d’aujourd’hui. À quand remonte cette pratique ? Quels sont les artistes et les institutions qui se sont prêté·es à ce jeu anachronique ?
Envisageant tant les intégrations pérennes d’œuvres que leur exposition temporaire, ce cycle entend retracer l’histoire du rapprochement entre art contemporain et lieux patrimoniaux. Il sera organisé en 3 séances, chacune dédiée à une catégorie de lieux concernés par ces interventions :
De la pose des premiers vitraux abstraits dans les années 1950 à l’ère de la sécularisation.
Jan Fabre au Musée du Louvre, Sophie Calle au Musée de la Chasse et de la Nature, Jeff Koons au château de Versailles, etc.
À l’ère de la désindustrialisation, les interventions dans ces lieux de mémoire ne pourraient-elles pas devenir un vecteur de re-patrimonialisation ? On pense aux Travailleurs forcés de Christian Boltanski à l’ancienne usine de Völklingen ou au projet Résilients créé par des travailleurs de Caterpillar et le duo d’artistes Stéphanie Rollin David Brognon lors de la fermeture du site Caterpillar à Charleroi.