Babel, une ville mythique à l’origine de la diversité des langues. Une tour construite par tous les Humains, qui parlaient alors le même langage : elle grimperait jusqu’au ciel. Comme punition à cet affront, Dieu fragmenta cette unité. Une multiplicité de langues apparut, causant la dispersion des Hommes sur tout le globe. Et aujourd’hui ? Il existe plusieurs milliers de langues différentes. Vecteur d’identité et de culture, chacune participe à témoigner de la diversité humaine.
Cependant, face à une globalisation aux flux migratoires ininterrompus, les langues se confrontent, s’hybrident, se perdent. L’exposition Babel rassemble une dizaine d’œuvres récentes autour de l’oralité. Mêlant les échelles intime et politique, les œuvres sélectionnées abordent les changements que traversent les langues actuellement.Certain·e·s artistes pointent la disparition de langues minoritaires ; d’autres s’essaient à (ré-)apprendre des langues délaissées par l’Histoire ou par leur histoire personnelle. Plusieurs artistes proposent des alternatives et rêvent d’une langue universelle comme l’espéranto, l’hétéroglossie ou le langage des signes. De façon plus politique, Babel aborde aussi la langue comme outil de discrimination. Peut-on être refoulé d’un pays en raison de la langue que l’on parle ? Et que sommes-nous dans une langue que nous ne maîtrisons pas ? Les diverses voix portées dans l’exposition témoignent de la transmission des cultures face à un contexte géopolitique bouleversé. Par des micro-histoires, elles décentrent le récit globalisant.
Babel s’accompagne d’un programme de performances, de projections de films, de conférences, de rencontres, d’ateliers.