Haute Nuit

L’exposition Haute Nuit rassemble des œuvres qui s’enracinent dans l’ombre pour faire émerger une lumière en devenir.

Nuit coloniale, que Tatiana Bohm met au jour et actualise à l’appui de dizaines de photographies d’archives éclairées par une lanterne magique.

Nuit comme notre temps, obscurci par des conduites économiques et politiques assassines. Pour exorciser ces toxicités, Julien Celdran conçoit des sculptures qu’il immerge dans des fleuves et canaux, à l’occasion de rituels collectifs.

Nuit comme latence, comme violence infligée aux corps, par l’usure et la guerre. Dans le travail d’Hanane El Farissi, le danger et la violence se jouent avec les mêmes gestes que l’acte du soin et de réparation.

Nuit comme hiver, saison marquée par des rites de renouvellement ancestraux où Pierre Liebaert s’immerge pour saisir les photographies de la série Je crois aux Nuits.

Nuit de labeur. L’œuvre de Mouhcine Rahaoui est toute entière portée par l’espoir du jour, de la clarté de la lumière naturelle, qui habite chaque instant passé dans la noirceur des puits de mine.

Nuit entre rêve et cauchemar, entre espoir et effroi. Ces oppositions, renforcées par la nervosité du trait, habitent les dessins et gravures d’Haleh Zahedi.

Les artistes de Haute Nuit traversent la nuit afin de révéler ce qui, dans nos vies personnelles et dans nos histoires collectives, se situe entre le clair et l’obscur : tensions intimes, réalités sociales, mémoire blessée, attentes et métamorphoses.

L’exposition s’accompagne d’un programme discursif avec des pistes de réflexion sur l’obscurité de notre temps et de nos héritages et sur les possibilités de déployer des horizons d’action et de pensée.

Curateur : Laurent Courtens