Paésine, marbre de Catham, Septaria, jaspes, agates : ces pierres, sur leur tranche ou en leur noyau, forment des images, des paysages. On les nomme pierres à images, pierres graphiques, pierres de rêve. Les sédimentations géologiques, les mouvements de terrain, ont plissé leur étoffe, marqué leur stratigraphie du souvenir de leurs actes.
Ce sont les travaux de quatre artistes qui composent la géologie de cette exposition. Quatre artistes invitées par l’équipe curatoriale de l’Institut par pure affinité. Avec la conviction que la simple apposition des œuvres, leurs connexions comme leurs singularités, allaient nécessairement faire paysage.
S’affirme d’emblée une commune attention pour les éléments naturels : les eaux, les végétaux, les champignons, parfois le règne animal. Éléments transposés dans le langage pictural, convoqués comme références, mobilisés directement pour leur potentiel esthétique, prélevés au titre d’image, de trace ou d’indice.
Chez Annabelle Guetatra, traits et couleurs chorégraphient des bals de sirènes dénudées s’hybridant aux sèves, aux eaux, aux poulpes. Roxane Métayer compose une symphonie de céramiques aux formes de spores, de racines. Sabrina Montiel-Soto glane des objets, des images, des séquences, des sons. Pour livrer des aphorismes cosmiques, des vidéos envoûtées. Marie Van de Walle cultive des micro-organismes pour les déployer sur différents supports en floraisons et accumulations de formes.