Podcasts autour de l’exposition Savoir Faire, à voir à l’ISELP du 15.10.21 au 11.12.21.
Le travail engage les corps. Il structure, conduit, élabore les gestes. Il imprègne la peau, la musculature, la posture. Il construit un environnement total et quotidien.
C’est cet univers que Thierry Pillon, sociologue du travail et professeur à l’Université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne), a étudié à l’appui de « récits ouvriers », œuvres littéraires, autobiographies ou témoignages.
De ces récits émerge l’étendue d’un imaginaire rivé au corps, à sa fatigue, à ses habiletés et à ses espoirs d’échappée.
𝘌𝘯𝘵𝘳𝘦𝘷𝘶𝘦: 𝘓𝘢𝘶𝘳𝘦𝘯𝘵 𝘊𝘰𝘶𝘳𝘵𝘦𝘯𝘴 – 𝘚𝘰𝘯 𝘦𝘵 𝘮𝘰𝘯𝘵𝘢𝘨𝘦: 𝘚𝘢𝘮𝘪 𝘉𝘰𝘶𝘭𝘢𝘳𝘦𝘴 – 𝘓𝘦𝘤𝘵𝘶𝘳𝘦𝘴: 𝘈𝘭𝘦𝘹𝘢𝘯𝘥𝘳𝘢 𝘎𝘦𝘳𝘢𝘤𝘪
Des ouvriers chantent, écrivent, versifient depuis longtemps. Cependant, cette parole et ces écritures peinent à être pleinement intégrés au domaine littéraire. Nous serions en face d’une forme de « continent perdu » nous indique Paul Aron, continent à investiguer dans toute sa richesse et sa spécificité.
Paul Aron est historien de la littérature, professeur de littérature et théorie littéraire à l’Université Libre de Bruxelles et directeur de recherche au FNRS. Il porte un intérêt de longue date aux littératures ouvrières, intérêt qui a donné lieu à diverses publications et recherches, parmi lesquelles 𝘓𝘢 𝘭𝘪𝘵𝘵𝘦́𝘳𝘢𝘵𝘶𝘳𝘦 𝘱𝘳𝘰𝘭𝘦́𝘵𝘢𝘳𝘪𝘦𝘯𝘯𝘦 𝘦𝘯 𝘉𝘦𝘭𝘨𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘧𝘳𝘢𝘯𝘤𝘰𝘱𝘩𝘰𝘯𝘦 (Espace Nord, 2006).
« Nos gestes en savent et en font plus que nous ». Sur ces mots s’ouvre 𝘎𝘦𝘴𝘵𝘦𝘴 𝘥’𝘩𝘶𝘮𝘢𝘯𝘪𝘵𝘦́𝘴. 𝘈𝘯𝘵𝘩𝘳𝘰𝘱𝘰𝘭𝘰𝘨𝘪𝘦 𝘴𝘢𝘶𝘷𝘢𝘨𝘦 𝘥𝘦 𝘯𝘰𝘴 𝘦𝘹𝘱𝘦́𝘳𝘪𝘦𝘯𝘤𝘦𝘴 𝘦𝘴𝘵𝘩𝘦́𝘵𝘪𝘲𝘶𝘦𝘴 d’Yves Citton.
Professeur de littérature et média à l’Université Paris 8 et directeur de la revue 𝘔𝘶𝘭𝘵𝘪𝘵𝘶𝘥𝘦𝘴 , Yves Citton esquisse, dans cet essai paru en 2012, une typologie des gestes, tout en insistant sur la tension à l’œuvre dans notre époque contemporaine.
Le geste, ce lien qui nous unit, précisément par sa capacité à nous mettre en contact, permet l’émergence de processus qui dépassent nos intentions. Or, il est aujourd’hui contaminé, atrophié par une technique toujours plus invasive. Pour autant, si nous apprenons à le réinvestir, ne permettrait-il pas, dans un même temps, de nous humaniser davantage ?