Redécouvert par les mouvements féministes dans les années 1980, le roman 𝘓𝘦 𝘔𝘶𝘳 𝘪𝘯𝘷𝘪𝘴𝘪𝘣𝘭𝘦 (1963) connut une reconnaissance immédiate du vivant de son autrice, Marlen Haushofer (1920-1970). Ecrit pendant la guerre froide, le texte nous expose au carnet intime de l’ultime survivante d’une catastrophe inexpliquée, isolant la protagoniste dans un chalet de montagne et son environnement, coupés du reste du monde par un mur invisible. Dans cette solitude contrainte et à certains égards libératrice, la survivante réapprend les gestes premiers de l’existence, en compagnie d’une chatte, d’un chien et d’une vache. Cette « robinsonnade survivaliste » est aussi une découverte de l’écriture…
𝗥𝗼𝘀𝗮𝗻𝗻𝗮 𝗚𝗮𝗻𝗴𝗲𝗺𝗶 est philosophe de l’art, journaliste et essayiste. Elle a codirigé la revue internationale d’art DROME. et enseigné la théorie des images et les arts visuels contemporains à l’Université Paris-Est. Elle travaille actuellement à une thèse sur le regard chez l’écrivaine Marlen Haushofer (ULB / Sorbonne)
A partir d’une nouvelle de Stefan Zweig intitulée « La Femme et le Paysage » (1922), Delphine Florence nous propose un cheminement à travers des pratiques artistiques établissant une relation active avec le paysage. Chez Nancy Holt, puis chez Ana Torfs, le paysage est une étendue à connaître, à éprouver et à investiguer, alors que dans la nouvelle de Zweig, le personnage féminin est réduit à une figure de fusion avec la terre asséchée, en attente de la délivrance de l’orage.
L’oeuvre d’Arthur Rimbaud (1854 – 1891) est incendiaire, incandescente, « orageuse ». Elle est aussi puissamment et profondément politique, marquée par les espoirs portés par la Commune de Paris autant que par la violence de son écrasement. Pour nous en parler, Frédéric Thomas, auteur du livre 𝘙𝘪𝘮𝘣𝘢𝘶𝘥 𝘙𝘦́𝘷𝘰𝘭𝘶𝘵𝘪𝘰𝘯 (L’Echappée, Paris, 2019). Avec des lectures de textes par Alexandra Geraci, comédienne.
Christian Ruby nous parle de son livre 𝘊𝘳𝘪𝘦𝘻, 𝘦𝘵 𝘲𝘶’𝘰𝘯 𝘤𝘳𝘪𝘦 ! 𝘕𝘦𝘶𝘧 𝘯𝘰𝘵𝘦𝘴 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘦 𝘤𝘳𝘪 𝘥’𝘪𝘯𝘥𝘪𝘨𝘯𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘦𝘵 𝘥𝘦 𝘥𝘪𝘴𝘴𝘦𝘯𝘵𝘪𝘮𝘦𝘯𝘵 (La Lettre Volée, 2019). Cette étude des différentes formes de disqualification du cri, porte finalement à revendiquer son autonomie et son intégrité. Le cri n’est pas une impossibilité de parole, mais une autre parole, portée contre l’ordre existant et contre le langage dominant. Il n’a pas besoin d’un « 𝘳𝘦𝘱𝘳𝘦́𝘴𝘦𝘯𝘵𝘢𝘯𝘵-𝘮𝘦́𝘥𝘪𝘢𝘵𝘦𝘶𝘳 ». « 𝘐𝘭 𝘱𝘢𝘳𝘭𝘦 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘴𝘰𝘯 𝘱𝘳𝘰𝘱𝘳𝘦 𝘤𝘰𝘮𝘱𝘵𝘦. (…) 𝘐𝘭 𝘦𝘴𝘵 𝘢̀ 𝘭𝘶𝘪 𝘴𝘦𝘶𝘭 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘤𝘦 𝘲𝘶’𝘪𝘭 𝘺 𝘢 𝘢̀ 𝘥𝘪𝘳𝘦 ». Il est aussi une requête, une adresse, l’amorce d’un devenir, « 𝘱𝘳𝘦́𝘮𝘪𝘴𝘴𝘦 𝘥’𝘶𝘯 𝘳𝘦𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦𝘯𝘤𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵, 𝘥’𝘶𝘯 𝘢𝘶𝘵𝘳𝘦 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦𝘯𝘤𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 ».
Une entrevue avec Joëlle Zask autour de ses recherches sur les mégafeux (Quand la forêt brûle. Penser la nouvelle catastrophe écologique, Premier Parallèle, 2019). Réduisant en fumée des milliers d’hectares de forêt dans le monde, les mégafeux questionnent en profondeur la relation que nous avons établi avec la « Nature ». Pour les vaincre, c’est à une « culture du feu » renouvelée que nous devrions tendre…