Les langages du son au cinéma

Ce cycle proposé par Bruno Letort, orchestrateur, compositeur et directeur d’Ars Musica, explorera le monde de la création musicale et sonore pour le cinéma. 
Cinq conférences thématiques qui évoqueront, par l’écoute notamment, certaines facettes de la musique de film au regard des genres cinématographiques.
Depuis les premières images du cinéma ambulant jusqu’aux complexes cinématographiques d’aujourd’hui, la musique puis le son sont devenus des alliés indispensables du 7e art. Cette relation singulière, et parfois conflictuelle entre ces deux arts, a donné naissance à une approche compositionnelle, qui épouse ou s’affranchit de la narration.

16.05  – Science-Fiction: le champ des possibles sonores

La science-fiction est sans nul doute l’un des genres qui offrit le plus de liberté aux compositeurs. De The Day the Earth Stood Still en 1951, film pour lequel Bernard Herrman compose une partition pour deux thérémines, trois trombones et deux tubas, à La planète interdite, dans lequel Louis et Bebe Barron créent l’une des premières œuvres électroniques pour le cinéma, sans oublier La planète des singes en 1968, pour lequel Jerry Goldsmith utilise un langage qui oscille entre expérimentation et déstructuration, utilisant même le principe du dodécaphonisme ou le Blade Runner de 1982, qui laisse la part belle à l’univers de Vangelis et sa synthèse sonore aux accents « pop ».

23.05 – Musique électroacoustique et cinéma

Invention sonore et cinéma se sont croisés fréquemment dans l’histoire du 7e art. Des dispositifs de sonorisation du cinéma muet aux manipulations du son qui découlent de l’usage de la piste optique, des conférences s’élaborent où se dessinent les premières esquisses de la musique électroacoustique. De Jean Vigo à Andrei Tarkovski, de Jacques Tati à René Laloux, les réalisateurs ont créé une narration sonore, parfois en rupture avec l’image.

30.05  – Des grands couples compositeurs-réalisateurs du cinéma

Les films de Steven Spielberg sans John Williams, de Sergio Leone sans Ennio Morricone, de Federico Fellini sans Nino Rota, de Peter Greenaway sans Michaël Nyman, de François Truffaut sans Georges Delerue, de David Lynch sans Angelo Badalamenti ou d’Alfred Hitchcock sans Bernard Herrmann seraient-ils les mêmes ? Assurément non. Cette complicité au long cours a donné naissance à quelques-unes des plus belles pages de la musique de film et forgé un langage sonore singulier, occasion d’analyser et de disséquer certaines scènes.

06.06 – Les couleurs sonores du cinéma mondial

Lorsque Toru Takemistu se rend au conservatoire de Paris pour y entreprendre des études, il oublie volontairement sa culture pour devenir symphoniste. Il faudra du temps à ce compositeur d’exception pour que ses racines retrouvent leur couleur et offrent au musicien japonais cette approche singulière qui le différencie, notamment dans l’utilisation de la musique traditionnelle japonaise. Son approche du cinéma et de la musique contemporaine en fera un créateur à part. Ce double itinéraire compositeur symphoniste et de cinéma on le retrouve également chez Dmitri Chostakovitch qui, outre ses symphonies et sa célèbre valse, a signé de nombreuses musiques de films, notamment  Le cuirassé Potemkine d’Eisenstein. Cette conférence fera un (petit) tour du monde en mettant en parallèle les racines musicales, les esthétiques nationales avec les musiques de films.

13.06 – Portraits de compositeurs français : 4 compositeurs, 4 époques du cinéma français

A travers quatre portraits de compositeurs français, Maurice Jaubert, Michel Magne, Gabriel Yared et Bruno Coulais, on abordera le son du 7e art de l’hexagone, du cinéma populaire au cinéma d’auteur, de Fantomas à Les adieux à la reine.