Des messages issus des réseaux sociaux qui s’affichent sur grand écran, un plateau démuni d’acteur ·rice·s , un public assistant à la conférence d’un robot, des spectateur ·rice·s réunis chez l’un d’entre eux avec des instructions de jeu….
Ces exemples de spectacles récents viennent bousculer la définition héritée du théâtre. Après la performance et le théâtre d’images, ce sont aujourd’hui des formes documentaires et des créations inspirées de l’esthétique relationnelle qui secouent l’expérience théâtrale.
Le cycle propose une exploration de ces dramaturgies nouvelles à partir d’exemples de créations emblématiques, qui se multiplient depuis le début de ce siècle. Rabih Mroué, Berlin, Rimini Protokoll, Zaven Paré, Kate McIntosh, ou encore Arthur Nauzyciel et Marion Siefert, et d’autres, jouent avec les frontières du théâtre, et l’ouvrent aux autres disciplines artistiques et théoriques (la sociologie, la philosophie, etc.).
Au-delà d’une discussion sur les catégories disciplinaires, il s’agira de découvrir ces formes et d’étendre notre compréhension du théâtre contemporain.
Les trois premières séances du cours seront données par Karolina Svobodova, docteure en arts du spectacle et techniques de diffusion et de communication de l’Université Libre de Bruxelles. Elle est l’autrice d’une thèse sur les nouvelles formes culturelles et urbaines dans la Belgique des années 1970-1980. Elle fait partie du comité de rédaction de la revue Alternatives Théâtrales. Elle mène actuellement une recherche postdoctorale sur les pratiques scénographiques au Burkina Faso.
La dernière séance (R)évolutions de quoi – Les arts de la scène et création digitale native d’après la COVID-19 sera dirigée par Sylvia Botella, dramaturge au Théâtre National Wallonie-Bruxelles, critique/chroniqueuse d’arts et enseignante. Elle est lauréate du Prix SACD 2017 pour son travail de critique. Parallèlement, Sylvia Botella enseigne dans le Master en Arts du spectacle vivant à l’Université libre de Bruxelles. Elle est également conférencière en pratiques artistiques actuelles à l’Institut des Arts de Diffusion (IAD) à Louvain-La-Neuve. Depuis 2020, elle affute son regard sur les arts vivants d’après la Covid-19, sur leur capacité d’adaptation et de projection : de l’espace public à la digitalisation, du film de théâtre à la création digitale native, jusqu’à l’hybridation des formats et supports.
R)évolutions de quoi – arts de la scène et création digitale native d’après la COVID-19. Ici, l’enjeu est de cerner les mutations en cours, d’être au plus près du spectacle vivant, de sa fabrication et de sa réception. Cette attention suppose de nous intéresser à des créations digitales natives récentes telles que Splendid’s de Jean Genet mis en scène par Arthur Nauzyciel sur Zoom au Festival Fantôme au Théâtre National de Bretagne ou _Jeanne_Dark_ de Marion Seifert sur Instagram et en live au Festival Impact 100% digital au Théâtre de Liège, en 2020. Des réflexions dialoguées, riches et stimulantes qui portent sur la nature même du spectacle vivant, sur les usages et les relations des spectatrices à la performance en live streaming, ainsi que sur les alliances arts et technologies.