Dans le cadre du Brussels Art Film Festival, nous avons le plaisir d’accueillir la projection du court-métrage Landscape suivie par celle de Master of Light en première nationale.
Kristen van Schie
BE / 2021 / 8′ / VO EN st EN
Production : DocNomads, LUCA school of Arts
Aux Musées Royaux des beaux-arts de Bruxelles, la réalisatrice Kristen van Schie part interroger les visiteurs et les visiteuses sur une œuvre précise : La chute d’Icare de Pieter Brueghel. Ce mythe, qui raconte le dépassement des limites et les dangers de la transgression, a inspiré bien des poètes et des peintres. Mais alors que le héros est presque toujours représenté dans les airs en train de tomber, Brueghel, lui, en donne une version toute personnelle : d’Icare, l’homme qui avait voulu voler trop près du soleil, ne restent que des pieds se débattant dans l’eau pendant que, tout autour, le monde continue de tourner, indifférent à son agonie. Autour de cette figure mythologique, la cinéaste construit un récit polyphonique qui dévoile notre fragilité et l’Icare qui se cache inévitablement en nous. Autant de points de vue et de sensibilités qui se confrontent grâce à cette peinture emblématique.
Rosa Ruth Boesten
USA/ 2022 / 83’ / VO-OV st-ot EN
Production : One Story Up Production
Première nationale
Premier peintre afro-américain diplômé de la Florence Academy of Art aux États-Unis, en 2017, George Anthony Morton a uniquement appris la représentation des sujets blancs. Bien qu’il continue d’éprouver un amour profond pour les artistes européens avec lesquels il dialogue et surtout Rembrandt auquel il s’identifie, il a dû lui-même compléter ses recherches pour peindre la peau noire et aboutir à une vérité plus personnelle. Visiblement fascinée par son personnage qu’elle éclaire de manière très picturale, la cinéaste Rosa Ruth Boesten se focalise sur la vie de l’artiste.
Une vie conditionnée par la mécanique implacable qui détruit sa famille de génération en génération: pauvreté, addiction et violence. Et cette violence, le peintre la connaît bien. Après une incarcération de plus de dix années dans une prison fédérale au cours de laquelle il a éprouvé et perfectionné sa pratique artistique, Morton retourne dans sa ville natale de Kansas City pour y peindre les personnages clés de son passé tumultueux et ainsi tenter d’enrayer les rouages d’une malédiction systémique. Comme un clair-obscur cher à son maître à penser, l’histoire de la transmission artistique dans un monde où l’art est dominé par les blancs se fait alors contrepoint de l’héritage familial et identitaire d’un traumatisme intergénérationnel marqué par les injustices raciales.