Le temps d’une soirée, une œuvre du Musée d’Ixelles se rend à l’ISELP pour s’y laisser dévoiler par un·e spécialiste. Pour ce volet de Hors Réserve, Rosanna Gangemi, philosophe, théoricienne des images et des arts et chercheuse, fera découvrir une œuvre déroutante de l’artiste belge Léon Spilliaert (1881-1946) : Pietà (1910).
Léon Spilliaert est l’artiste des solitudes vertigineuses et des perspectives infinies. Il est l’auteur d’une œuvre qui tisse des liens entre le symbolisme, la peinture métaphysique et l’expressionisme. Elle annonce par ailleurs l’abstraction géométrique.
Le grand mélancolique belge nous a laissé une œuvre vaste et fragile, essentiellement sur papier. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, ses figures crépusculaires seront surtout des femmes : leur étrange théâtralité se déploie d’une façon singulière dans sa Pietà de 1910.
L’Ostendais nous place au cœur d’une souffrance emblématique qui cherche des lueurs dans la nature. Cette Pietà est la consœur d’autres variations de sa main sur ce thème majeur de l’imaginaire mystique.