Toute privation de stimulation visuelle, qu’elle soit due à un confinement dans l’obscurité ou à une exposition continue à un paysage de glace, entraîne chez l’homme une série d’hallucinations vibrantes, lumineuses et multicolores. Ces apparitions sont dues à une conscience accrue des phosphènes associée aux effets psychologiques de l’isolement. Elles peuvent apparaître sous forme de flashs de lumière, de motifs géométriques, mais aussi de figures plus complexes : silhouettes, visages, animaux, paysages… Il existe un terme spécifique pour désigner ces défilements brillants et colorés : le prisoner’s cinema.
Olivier Dekegel et Emmanuel Van der Auwera conçoivent une exposition telle une expérience sensible visant à plonger le spectateur non pas tant dans une white ou dans une black box mais bien plutôt dans un décor. Ce décor, à l’image de la dissonance et du contraste émergeant de la confrontation des univers propres à chaque artiste, oscille entre privation et excitation sensorielle, entre le lumineux et le souterrain, entre le conscient et le subconscient.
Olivier Dekegel a étudié le cinéma à L’INSAS. Tous ses films, tournés en support pellicule Super 8 ou 16 mm, oscillent entre documentaire et approche expérimentale. Il a également collaboré avec Jonas Mekas, Thierry De Mey, Eric Pauwels, Boris Lehman. Olivier Dekegel est par ailleurs responsable du festival de film L’Age d’or.
Emmanuel Van der Auwera a étudié à l’École supérieure d’Art de Clermont-Ferrand, au Fresnoy et poursuit une formation à l’HISK de Gand. En 2015, il a exposé à Art Brussels au stand de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces dernières années, son œuvre a fait l’objet de plusieurs expositions monographiques en Belgique et à l’étranger.
Une collaboration CVB / Gsara / ISELP
Un projet mené par Cyril Bibas, Olivier Burlet, Florence Cheval