La construction d’un paysage colonial

À l’occasion d’une résidence, Tatiana Bohm a approché les archives photographiques de l’AfricaMuseum de Tervuren. Elle y a examiné des centaines d’images, témoignant des modifications du territoire congolais par la mise en place de structures coloniales.

Pour ouvrir le regard sur ce processus, Tatiana Bohm a décidé de recourir à un instrument de propagande coloniale de la fin du 19e et du début du 20e siècle : la lanterne magique. Cet ancêtre du cinématographe servit à promouvoir l’action occidentale au coeur de l’Afrique en diffusant un récit enchanteur de l’entreprise coloniale, à l’appui de photographies imprimées sur plaques de verre.

Pour cette performance, une centaine de photographies puisées aux fonds d’archives de Tervuren ont été imprimées sur plaques de verre et réparties au sein de plusieurs catégories : infrastructures, faune et flore, populations, … Elles seront manipulées par l’artiste afin de rendre perceptible les opérations de saccage, de substitution et d’effacement que camouflait le discours de propagande.

Cette activation est accompagnée d’une bande-son : trois voix distinctes opposent la froideur de textes de lois de la constitution du Congo Belge au lyrisme de la poésie congolaise de résistance. Tatiana Bohm nous invite ici à l’expérience d’une autre mémoire.